Le principe de la photobiostimulation et ses applications en thérapie Laser
L’utilisation du rayonnement laser en Médecine remonte aux années 1970. En 1967 Endre Mester, un physicien Hongrois, étudiant l’effet du laser sur la destruction de cellules cancéreuses chez le rat observe le premier les effets thérapeutiques d’un rayonnement de faible niveau énergétique (LLLT).
Il remarque qu’en réduisant la dose énergétique délivrée, non seulement les cellules visées n’étaient pas détruites, mais la cicatrisation des plaies chirurgicales et la repousse des poils s’en trouvait accélérée. Il découvre ainsi le principe de la photobiostimulation qui constitue le fondement des applications du Laser thérapeutique. Il donne son nom « le protocole de Mester » au premier traitement des plaies par laser thérapie toujours appliqué aujourd’hui. Un éditorial publié en Mars 2013 dans la revue Photomedecine and Laser Surgery signé par Tina Karu (1) de l’académie des sciences de Moscou intitulé « Is it time to consider Photo Biomudulation as a drug équivalent ? » permet de faire le point sur la compréhension de l’action du rayonnement Laser sur les mécanismes cellulaires et moléculaires. Tina Karu à travers une revue de littérature très complète valide le modèle proposé par Vladimorov (2) en 2004. Ainsi l’action thérapeutique du rayonnement Laser résulte d’une réaction en chaîne. Le déclenchement de la production de radicaux libres induit une activation cellulaire ( leukocytes, keratinocytes,) qui s’exprime par l’augmentation de l’activité bactéricide, la production de protéines et cytokynes, ainsi que la prolifération cellulaire. Ces mécanismes produisent les effets cliniques observés : Cicatrisation, amélioration de la microcirculation, régénération, modification de la régulation des systèmes de défense.
Le terme «mitochondrial mechanisms of photobiomodulation » est utilisé pour décrire les mécanismes d’action de la lumière au niveau cellulaire et moléculaire. L’hypothèse initiale (3) suggérant que le principal photorécepteur était le cytochrome C oxydase est maintenant bien établi (4). Des études récentes démontrent que le phénomène de photobiomodulation est plus accentué sur des cellules en souffrances que sur des cellules saines bien oxygénées (5). L’expression du gène (c’est-à-dire sa transcription sous forme d’ANR messager et sa traduction en protéine) provoqué par l’exposition à la lumière Laser à été étudiée en détail et confirmée au cours des dernières années (6). Les effets analgésiques du rayonnement Laser sont bien documentés (7). Ils s’expliquent par le relèvement des potentiels d’action des canaux ioniques transducteurs, l’augmentation des taux de b endorphines et de sérotonine, la réduction de la bradykinine et de la substance P, principaux neuromédiateurs excitateurs impliqués dans la physiopathologie de la douleur. La photobiomodulation a démontrée sa capacité à améliorer la récupération fonctionnelle après une chirurgie réparatrice du nerf périphérique (8). Des études démontrent l’amélioration du processus de cicatrisation par prolifération des fibroblastes et la synthèse collagène (9). La réduction des prostaglandines pro-inflammatoires PGE (2) et des interleukines Il-1, l’augmentation du drainage lymphatique et la stimulation des macrophages participent aux effets anti-inflammatoires (1).
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